Article Sud Ouest (10.07.13)

Voici une petite ITW sur le concert de ce soir à Anglet entre autres

http://www.sudouest.fr/2013/07/10/christophe-ce-createur-1110215-3944.php

Anglet (64) : Christophe chante ce mercredi
Après avoir été reporté, son concert a lieu à 22 h 30 à la Chambre d’Amour.


Le chanteur d’« Aline » reprendra ses classiques et suivra son instinct, vers d’autres contrées musicales. (archive AFP)
Partager

Christophe chantera à Anglet, ce soir, à 22 h 30. Après l’annulation d’une première date, pour cause d’intempéries, le chanteur assurera finalement ce spectacle, dans le cadre de la Biennale d’art contemporain. L’événement, gratuit, est proposé à la Chambre d’Amour.

« Sud Ouest. » Connaissez-vous le Pays basque ?


"Un artiste de la Biennale"

« J’ai invité Christophe vraiment comme un artiste de la Biennale », précise son commissaire, Didier Arnaudet. « Il est à la fois un artiste populaire, dont on a tous chanté les tubes des années soixante, et un artiste qui a évolué vers une musique plus expérimentale, et a tissé des liens très forts avec l’art contemporain. Christophe a collaboré avec des artistes comme Ange Leccia, un des invités de cette Biennale 2013 ou Dominique Gonzalez-Foerster. Il a déjà chanté à Versailles, au Musée d’art moderne et au Palais de Tokyo, à Paris, toujours dans le cadre d’expositions. J’ajouterai qu’à chaque concert, Christophe réinvente ses anciens succès. Et cette réinvention fait partie de notre démarche d’art contemporain. »

Christophe. En venant ici, j’ai l’impression de découvrir un autre pays. C’est une région que je ne connais pas, même si je suis déjà venu à Biarritz quand j’avais 22 ans […]. Je n’ai plus de permis de conduire. Je prends toujours le TGV, l’avion ou une voiture avec chauffeur. C’est un peu chiant. J’aimerais découvrir l’Europe, ou traverser les États-Unis, seul, en voiture. Idem pour la France, qui a des petites routes sympas.

En bon noctambule, arrivez-vous à Anglet de nuit ?

Oui, dans la nuit de mardi à mercredi (la nuit dernière, NDLR). J’arriverai à l’hôtel vers 3 ou 4 heures du matin. Parfois, je parviens à m’endormir vers 3 heures. C’est bien. Dans ce cas-là, je suis évidemment plus en forme qu’après m’être couché à 8 heures du matin. Il faut que je me recycle. Ça m’aidera dans mon travail. Selon l’endroit où je me trouve, ou bien les saisons, je peux bosser jusqu’à 9 ou 10 heures du matin. Actuellement, je prépare un nouvel album.

À quoi ressemblera-t-il ?

Il traduira mon inspiration du moment. Le précédent album date de 2008. J’aimerais sortir celui-là en 2014, mais on verra, car j’ai d’autres occupations. Je tourne notamment dans un court-métrage. J’aime les courts métrages. Les longs sont parfois très longs.

Explorerez-vous des sonorités electros ?

L’electro, je fais ça depuis les années 70. Avec le synthétiseur, les musiciens ne peuvent pas se copier entre eux, chacun garde son identité sonore. Quant aux mélodies, elles ont désormais quelque chose d’un peu corrompu. D’une certaine manière, toutes les grandes mélodies ont été créées. Aujourd’hui, tout se joue davantage sur les gimmicks (phrases musicales courtes, qui captent l’attention, NDLR).

Est-ce vraiment la fin des mélodies ?

Il émane moins d’idées originales qu’avant, lorsqu’on est dans le concept couplets/refrain. Mais parfois, le R’n’B propose des choses. Ces chansons-là sont arrangées d’une autre façon. J’aime bien. Mais de toute façon, j’aime plein de choses : Kaas, Bowie, The Velvet et The Irrepressibles, mon groupe préféré du moment.

On vous qualifie parfois de dandy. Ce terme vous convient-il ?

Pas vraiment. Mais je dois dire que mon appartement ressemble plus à une salle d’exposition qu’à autre chose. Je fais réaliser mes meubles et mes costumes. Et je suis sans arrêt traversé par la création. Là, j’arrive de Rome, où j’ai rencontré des plasticiens très pointus. J’espère pouvoir faire de même à Anglet, mais, hélas, je n’y suis qu’un jour. Faire des rencontres semble donc plus compliqué… À moins que j’arrive à faire des choses la nuit.

Pensez-vous pouvoir profiter de la Biennale d’art contemporain ?

Je viens d’abord parce qu’on m’a invité. Ensuite, il est vrai que cela m’intéresse. Moi, je fais de la peinture, des collages, des découpages. Je ne me considère pas comme un chanteur. Je parle plutôt de création sonore. C’est comme une exposition. Le son donne l’émotion. Il crée, entre guillemets, une œuvre d’art. Gainsbourg ne disait pas ça. Mais bon…

Vous êtes donc un créateur ?

Je travaille souvent dans la voiture et dans l’urgence. Sur le trajet vers Anglet, je bosserai sur mon prompteur, qui est le souffleur d’aujourd’hui. C’est comme un livre. Souvent, les gens me disent : « Ah ! On voit le prompteur. » Mais qu’est-ce qu’il y a de mal ? Moi, j’impose ce que je suis et je ne m’en porte pas plus mal.