Christophe Senorita & Les paradis perdus

Mardi 26 novembre (21h30) et mercredi 27 novembre 1974 (15h00 et 21h30) : Christophe en concert à l'olympia. Sur la mythique scène où il refusa huit ans plus tôt de se produire (début de son sabordage, selon son entourage de l'époque). La date en question : le 19 décembre 1966. A l'issue d'une tournée marathon, Christophe est à l'affiche de la mythique scène où il vibra aux prestations incandescentes de Brenda Lee et de Little Stevie wonder. Seulement voilà, on ne l'a pas prévénu. Son entourage n'a pas tenu compte de ses réticences. L'affaire ayant été conclu sans son accord, il ne montera pas sur scène. Il ne le fera pas pour la simple et bonne raison qu'il ne se sent pas prêt
(abstraction faite des quelques chansonnnettes poussées lors de la première partie du concert de claude françois en 1965). Sept années après ses dernières prestations scéniques, le chanteur compositeur a retrouvé sa voix : et voie prouvant que la maturité est au rendez-vous. Tout est dorénavant possible, à vingt-neuf ans, après l'époustouflant album " Les paradis perdus ". Et Christophe nous propulse en un véritable spectacle de music hall (d'où l'appelation de musicorama). Le concert commence par une multitude de petits Christophe se déployant sur scène. Si l'homme n'est pas du genre à arpenter le plateau de long en large durant sa prestation, il n'en reste pas moins qu'il crée d'emblée une ambiance à la fois envoutante et planante. Jean-michel Jarre assure la mise en scène des concerts, tandis que la part magique est confié à Dominique Weeb. Personne n'oubliera Christophe assis à son piano blanc et interprétant " Emporte-moi " en s'élevant dans les airs, au-dessus de la salle, faisant un tour complet à trois mètres de hauteur. La qualité des musiciens tout autant que leur cohésion donne à l'ensemble la marque des grands concerts. Fin novembre verra la sortie de l'album " Les mots bleus ". Au début de l'année suivante, Christophe tentera de mettre sur pied une tournée, hélas trop coûteuse, et dont l'idée sera donc relativement vite abandonnée. Et l'on ne verra plus Christophe sur une scène avant 2002 où il fera de nouveau trembler les planches de l'olympia ; vrai et faux. Il ne faut pas oublier le 14 avril 1997, date de réouverture du nouvel olympia, où sera programmé un concert télévisé regroupant de nombreux artistes, dont Christophe. Ce jour-là, il y interprétera Les mots bleus en une version superbement raï et qui enflammera la salle. Le plus beau moment de la soirée...



affiche originale (1974)



Christophe entouré de ses clones



le piano blanc et Christophe à son clavier



" Emporte-moi, loin d'ici... "