Bonne nouvelle !
Lu sur le site de France-Culture, que la série d'entretiens avec Christophe, qui avait été reportée, est programmée la semaine prochaine, du lundi 5 au vendredi 9 avril, de 20H à 20h30 !
Vivement lundi !
Drake
PS : Voilà l'encart sur :
Émissions du lundi 5 au vendredi 9 avril 2010
Christophe
Par Alexandre Breton, réalisation Clotilde Pivin, mixage Daniel Niort.
« Oui, j'ai les yeux fermés à votre lumière. Je suis une bête, un Nègre.
Mais je puis être sauvé. Vous êtes de faux nègres, vous maniaques, féroces, avares.»
Rimbaud, Mauvais sang.
Nyctalope, Christophe est aussi un hédoniste. On arrive à son refuge parisien entre chien et loup, à cette heure indécise où jour et nuit fertilisent. L'entretien se prépare, il a sa mise en scène. Flambeur-flamboyant, Christophe est un dandy, à la manière de Des Esseintes dans son univers hybride et transitoire, où images, objets, étoffes et instruments composent un décor vivant. Tout est soigneusement désordonné, l'air délicatement parfumé d'essence de violettes. Nous commençons à converser. La parole est toute en digression. Buissonnière. Nous sommes prévenus, Christophe aime moins raconter des histoires qu'en écouter, insatiable chineur de vécus. Aussi, les thèmes s'enfilent avec une joie particulière, offrant sa phantasmagorie à l'échange. Nous roulons sur une route perdue, dans cette Amérique des freaks et rebelles sans cause, au volant d'une Fleetwood Sedan 1955. Rose poussière, spectrale. Slim Harpo ou Josh Homme en bande-son. Et nous glissons, hors-temps, de l'adolescence, tôt indépendante, à la fascination pour Poe, Gogol ou Rimbaud – un frère, comme Artaud ou Alan Vega; le théâtre, la sculpture, le rock'n'roll, les premiers groupes – Les Spectres ou Danny Baby & les Hooligans – puis 1965, Aline et l'entrée fracassante dans la lumière artificielle du succès ; les errances, le cinéma, les femmes rêvées-magnifiées, de Betty Page à Isabelle Adjani; El Cordobès, l'Andalousie d'Agujetas et Moraito, l'Italie reconnaissante. Et cet étonnant hors-scène, de 28 ans. Pourquoi, ose-t-on ? Faire «des choses», dit-il, jouer à la pétanque, exposer sa collection de juke-box, et sortir son carré d’as chez Motors : Les Paradis perdus (1973), Les Mots bleus (1974), Samouraï (1976), Le Beau Bizarre (1978). Il pourrait toujours être ailleurs – ni yé-yé, ni variety, ni rocker – à peine un chanteur : un passionné de sons, oui, d'images et de vitesse – un jouisseur, un joueur, un rêveur – définitif.
Ces cinq entretiens avec Christophe sont autant de stations aléatoires dans cet univers forain, celui d'un artiste de l'intemporel, de la mélancolie sereine. Hédoniste.
Merci à Marie-Pierre Chevalier, Amélie de Ronseray des Spectacles du Château de Versailles, Valérie Lefebvre de Francis Dreyfus Music, Amélie Briand Le Jeune & Cécile Rogue de l'INA. Merci, enfin, à Guillaume. Et Sandrine.
lundi
1/ La palette sonore
mardi
2/ J'attrape des sons
mercredi
3/ La belle inconscience
jeudi
4/ Une cinquième saison
vendredi
5/ Le fil magnétique